L’EMAH, l’Équipe mobile pour adultes handicapés, intervient au domicile des patients pour améliorer leurs conditions de vie.
Interview d’Adeline Magnou, psychologue de l’EMAH à la Tour de Gassies, à Bordeaux.
Quelle est la mission de l’EMAH ?
Adeline Magnou : Nous accompagnons pendant une période de six mois des adultes porteurs d’un handicap moteur lourd (tétraplégie, lésions cérébrales suite à un AVC etc.), qui s’accompagne très souvent de troubles cognitifs, parfois de troubles psychiatriques (bipolarités, personnalités paranoïaques, anxieuses ou dépressives). Notre équipe est pluridisciplinaire et ensemble, nous mettons tout en œuvre pour améliorer les conditions de vie de la personne dans sa globalité. L’assistante sociale va aider la personne dans ses démarches, l’ergothérapeute va travailler son l’environnement, l’infirmière va se concentrer sur la continuité des soins et le médecin de notre équipe va faire le lien avec le corps médical. Une fois que tout est remis en ordre, que nous avons clarifié la situation, nous passons la main à une équipe fixe.
Les aidants sont-ils aussi concernés par votre dispositif ?
AM : Oui, je travaille beaucoup avec eux. Je leur apporte un soutien psychologique, car pour être un bon aidant, il faut être bien avec soi-même. Tous les mois j’organise des groupes de paroles rien que pour eux. Cela leur permet d’échanger sur leurs difficultés, d’expliquer les comportements parfois borderlines ou impulsifs des patients. Cette partie de mon travail me tient beaucoup à cœur.
Comment travaillez-vous avec ALOÏS ?
AM : Avec ALOÏS nous avons toujours un interlocuteur dédié qui connaît très bien chaque dossier, ce qui nous facilite grandement le travail ! Il nous arrive de nous mettre en lien avec les associations d’aide à la personne pour vérifier que les tâches de la vie quotidienne qui ont été mises en place sont bien en adéquation avec les besoins du patient. Avec ALOÏS nous avions travaillé sur la mise en place de rappels cognitifs pour une patiente avec la création d’un agenda partagé, de mémos et plannings pour faire en sorte que les auxiliaires s’adaptent au mieux à son rythme. Mon rôle permet aussi de repérer l’épuisement des professionnels et d’en alerter immédiatement les associations.
