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1-07-2019

« Avec le handicap, il faut accepter de ne pas connaître toutes les maladies »

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Il y a quelques années, Samir Kessas a créé son propre cabinet d’infirmiers installés en libéral. Il est aujourd’hui l’un des plus importants sur Bordeaux. Leur spécialité : répondre à 100% des demandes.

Vous avez fédéré une équipe d’infirmier.e.s en libéral autour de vous. Quelle est votre spécificité ?
Samir Kessas : Notre spécialité… c’est justement de ne pas avoir de spécialité ! J’ai tout un parcours dans le secteur du handicap et les acteurs du territoire nous contactent souvent pour des cas complexes. C’est un public qui fait peur, à tort. Dans la formation initiale des infirmiers, la question du handicap est survolée et dans la profession, il y a une réticence à s’occuper de ce public. Avec le handicap, il faut accepter de ne pas connaître toutes les maladies. Dans notre cabinet nous accompagnons la personne, plutôt que la pathologie.

Qu’est-ce que cela implique très concrètement ?
SK : Ce sont des patients qui demandent plus de temps et en milieu libéral, le temps est très précieux. Nous acceptons tous les cas, toutes les situations. Les soins de toilette représentent 80 % de notre activité aujourd’hui. Des missions qui sont souvent refusées, car jugées comme dégradantes. J’ai fondé mon cabinet avec l’intention de retrouver la mission première du soin qui doit être d’utilité publique. Aujourd’hui plus d’une trentaine d’infirmiers m’ont rejoint autour de ces valeurs.

Comment travaillez-vous avec ALOÏS ?
SK : Nous essayons de contribuer au maximum au bien-être des patients et de leurs aidants.
Nous avons par exemple coordonné nos efforts pour permettre à l’épouse épuisée d’un bénéficiaire de partir en vacances. Ce patient souffre d’un handicap multiple et nécessite une grande présence à domicile avec des soins d’aspiration trachéale. La coordination entre nos deux bureaux nous a permis d’anticiper les problèmes potentiels et d’augmenter les prises en charges auxiliaire et infirmier pour répondre aux besoins de façon optimale. Ainsi les aidants ont pu avoir une coupure thérapeutique tout en permettant au patient de bénéficier des meilleurs soins sur une période de deux semaines.

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